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Alan Charissou, nouveau directeur du Service de Santé Étudiante


3 QUESTIONS À

Temps de lecture : 6 minutes

Factuel est allé à la rencontre d’Alan Charissou, nouveau directeur du Service de Santé Étudiante (SSE), afin d’en savoir plus sur son parcours mais aussi sur ses ambitions.

Factuel : quel est votre parcours ?

Alan Charissou : Mon parcours est celui d’un médecin généraliste qui a rapidement évolué vers la santé publique et le management de structures médico-sociales. J’ai commencé par une solide expérience clinique avec de très nombreux remplacements dans toute la Lorraine, puis une installation en centre de santé en Meuse. J’ai ensuite évolué vers des exercices en structure médico-sociale, en faveur de publics ayant certaines vulnérabilités. J’ai ainsi travaillé en protection maternelle et infantile (PMI), ainsi qu’au Planning Familial, développant ainsi une expertise en santé de l’enfant ainsi qu’en santé sexuelle et reproductive.

Très tôt, j’ai cherché à impacter la santé au niveau collectif. J’ai pris des responsabilités de direction, notamment en tant que responsable du pôle médical pour des centres de santé municipaux, puis en tant que médecin chef de service en protection maternelle et infantile (PMI). Ces fonctions m’ont permis de piloter des équipes, gérer des budgets et élaborer des stratégies de santé publique sur des territoires allant de la Commune au Département.

Ma spécialisation dans la santé sexuelle et reproductive est un fil rouge de mon parcours, allant de la consultation clinique à l’engagement dans des instances nationales comme Santé publique France, la Haute Autorité de Santé (HAS) et le Collège de la Médecine Générale, avec un rôle actif dans la recherche sur la contraception masculine.

Je mets désormais cette double compétence, clinique et stratégique, au service de la jeunesse en tant que médecin directeur du Service universitaire de Santé Étudiante (SSE), une étape qui consolide mon engagement envers la santé des populations et le pilotage de services publics.

Factuel : Pouvez-vous présenter en quelques mots votre activité ?

Alan Charissou : Réglementairement, le SSE a 3 missions principales : mettre en œuvre des actions de prévention et de promotion de la santé, contribuer à favoriser l’accès aux soins des étudiant·es, et mettre en place des outils de suivis de la santé des étudiant·es, ce qu’on appelle une « veille sanitaire ».

En tant que médecin directeur du Service universitaire de Santé Étudiante (SSE), mon activité se définit par une double mission.

Premièrement, je suis garant du pilotage stratégique et managérial du service. Cela inclut la gestion de l’équipe pluriprofessionnelle (médecins, sage-femmes, infirmiers, diététiciennes, psychologues, assistantes sociales, secrétaires médico-sociales), l’élaboration et le suivi du budget, ainsi que la coordination des actions de prévention et de soins. Mon rôle est de m’assurer que le SSE offre un environnement de travail optimal et des services de qualité, en ligne avec les objectifs de l’Université de Lorraine et les attentes et recommandations des instances sanitaires nationales et territoriales, notamment l’Agence Régionale de Santé (ARS).

Deuxièmement, ma mission est de veiller à l’amélioration de la santé des 80 000 étudiant·es lorrain·es (58 000 inscrit·es à l’UL et 22 000 inscrit·es hors UL). Cela se traduit par l’établissement et la mise en œuvre de stratégies dans ces champs prioritaires : santé mentale, lutte contre la précarité étudiante, appui à l’aménagement des études pour les étudiant·es en situation de handicap, santé sexuelle et reproductive, sport et hygiène de vie, vaccination.

En substance, je transforme les orientations nationales et les objectifs de l’Université de Lorraine en actions concrètes sur le terrain, en faisant du SSE un acteur clé de la réussite et du bien-être de la population étudiante.

Factuel : Quels sont vos projets au sein du Service de santé étudiante ?

Alan Charissou : À seulement 8 semaines de ma prise de fonction, il est un peu précoce pour établir un projet de service formel.

Néanmoins, après deux années de vacances sur le poste de directeur du SSE, il y a de nombreux chantiers à initier, à reprendre ou à faire aboutir. Je dirais que mes projets s’articuleront autour de trois axes.

Le premier axe est la structuration et le pilotage du SSE. Il faudra assez rapidement mettre en conformité le service avec le décret n° 2023-178 du 13 mars 2023 relatif aux services universitaires et interuniversitaires de santé étudiante. Cette formalité réglementaire devient un impératif. Il en résultera la création des nouveaux statuts du SSE et de la mise en place d’une nouvelle gouvernance, plus collégiale, impliquant notamment des représentant·es des étudiant·es. Ensuite, le SSE a besoin de mieux observer son activité et ses impacts afin de pouvoir identifier et valoriser ses forces, mais également pour mettre en évidence les besoins des étudiant·es auquel nous n’apporterions pas encore de réponse optimale.

Le second axe est l’innovation en santé publique. L’objectif est d’aller vers l’étudiant·e et d’activer le maximum de leviers pour améliorer sa santé. Je pense qu’avec toutes les autres directions de l’UL, nous pouvons avoir l’ambition collective de faire de l’UL une véritable « Université promotrice de santé » au sein de laquelle les étudiant·es se sentiront bien dans leur tête et bien dans leur corps.

Enfin, je pense que l’accès aux soins pour les étudiant·es est un vrai sujet. La démographie des professions de santé, ainsi que le calibrage actuel du SSE (11 médecins pour 80 000 étudiant·es) représente un véritable challenge pour apporter des réponses à ce besoin. Néanmoins, nous essaieront d’améliorer cet accès aux soins via la recherche de financements, via le développement de nos partenariats (Assurance Maladie, mutuelles, ARS, communautés professionnelles territoriales de santé…) et via l’innovation (téléconsultation, protocole de collaboration et de transfert de tâches…).