Rencontre avec Nathalie Man, poétesse street art en résidence d'auteur

 
Publié le 10/10/2018 - Mis à jour le 15/10/2018

Nathalie MAN est arrivée à Scy-Chazelles. Originaire de Bordeaux, la jeune poétesse street art a été sélectionnée dans le cadre de la 3e résidence d’auteur mise en œuvre par l’Université de Lorraine, le Conseil départemental, la commune de Scy-Chazelles, et la DRAC. Elle profitera de ce temps afin de poursuivre son œuvre littéraire et rentrer en contact avec les habitants du territoire. Rencontre avec l'artiste, Carole Bisénius-Pénin, maître de conférences à l'Université de Lorraine et soutien aux auteurs, Frédéric Navrot, maire de Scy-Chazelles, et Claire Adam, organisatrice de salon du livre et de la culture.

Quels sont les objectifs d’une résidence d’auteur ?

Nathalie MAN : De consacrer du temps pour mes projets d’écriture, de faire de nouvelles rencontres qui pourront nourrir mon écriture, aussi.

Carole BISENIUS-PENIN : L’un des objectifs essentiels du dispositif résidentiel est le soutien aux auteurs, à la création littéraire contemporaine. En cela la résidence en tant que dispositif culturel visant à donner les conditions et les moyens matériels à l’écrivain pour qu’il poursuive son travail de création sur un territoire, constitue un moyen de lutter contre cette réelle paupérisation, surtout dans le contexte actuel relatif aux droits des auteurs par exemple avec l’émergence des mouvements #PayeTonAuteur et #AuteursEnColère en 2018.

Que peut apporter une résidence d’auteur ?

Nathalie MAN : Eh bien la même chose que précédemment. Elle apporte du temps, des rencontres.

Carole BISENIUS-PENIN : Outre la question de la création, l’enjeu de la résidence est également de favoriser des interactions, des rencontres entre l’auteur et les publics dans le cadre du dispositif en favorisant des médiations sous diverses formes : des expositions, des lectures, des collages, des ateliers d’écriture en partenariat par exemple avec des écoles de la région ou encore les étudiants de l’université de Lorraine. Un outil culturel permettant de créer du lien entre un écrivain, des populations et des institutions sur un territoire.

Frédéric NAVROT : Pour la commune et les habitants, une expérience unique, un rayonnement et un « plus » culturels, une diversité dans les animations locales

Que pensez-vous de la manifestation mémoire d’un terroir, organisée par l’association Etincelles ?

Nathalie MAN : J’ai trouvé ça très chaleureux, très familial presque. Mais je n’ai pas pu y rester longtemps, j’avais 40°c de fièvre.

Claire ADAM : L’association Étincelles que je représente se doit d’accueillir l’auteur en résidence à cette manifestation qui grandit d’année en année, ce partenariat enrichit et cautionne aussi notre démarche de mise en avant du livre et de la culture 

Frédéric NAVROT :  Pour cette jeune association comportant un petit nombre d’adhérents, une manifestation qui monte en puissance et au succès grandissant

Quels sont les autres évènements ?

Nathalie MAN : Je suis ravie de prendre une part active à une grande diversité de médiations : les expositions de mes « poèmes dans la rue » la soirée littéraire Verres et vers où je dirai les vers, la battle graff dont je donnerai le sujet, les ateliers que j’animerai. (voir les détails dans l’encadré ci-dessous)

Frédéric NAVROT : En collaboration avec l’Université de Lorraine et le Conseil départemental, nous avons mis en place un programme culturel très riche. Voir encadré

Comment fonctionne le partenariat ?

Carole BISENIUS-PENIN : Dans le cadre de ce partenariat, nous avons mis en place une délocalisation de l’université de Lorraine et plus particulièrement du CREM (Centre de recherche sur les médiations), sous la forme d’une unité de recherche hors les murs dédiée à la résidence d’auteurs, la littérature contemporaine et européenne au sein de la Maison de Robert Schuman. Il s’agit d’une forme institutionnellement inventive qui consiste à déplacer les activités, réflexions, en interaction directe avec des lieux urbains au cœur de l’environnement socio-économique et culturel afin de favoriser la création de passerelles entre le monde universitaire et la Cité, théorie et pratique. Les chercheurs peuvent ainsi être au plus près la création grâce et rendre visible ainsi par leur production (communications, articles…) les enjeux du dispositif résidentiel.

Frédéric NAVROT: sur le plan logistique, une mise à disposition gratuite de locaux communaux, une mobilisation de certains services (bibliothèque, écoles, services administratifs), un atelier à la bibliothèque municipale, un hébergement convivial chez l’habitant, un appui aux manifestations de la Maison de Robert Schuman

Carole BISENIUS-PENIN : Pour des raisons financières, un dispositif résidentiel ne peut fonctionner sans un maillage institutionnel établi. Ainsi la résidence de Scy-Chazelles a pu bénéficier, après expertise de sa validité culturelle auprès des partenaires, de l’appui concret du Conseil départemental de la Moselle grâce à sa politique dynamique de valorisation de projets sur les territories, notamment par le biais de l’appel “création partagée”. De la même manière, nous avons pu compter sur le soutien de la DRAC Grand Est qui a pour mission de faciliter l'accès du plus grand nombre à la culture, de stimuler la création, et d'aider à la diffusion des œuvres, du livre et de la lecture. Cette étroite collaboration entre l’Université de Lorraine, la mairie de Scy-Chazelles, le Conseil départemental et la Drac Grand Est est essentielle et surtout s’avère garante d’un travail commun de qualité en direction à la fois des auteurs et des publics. En terme d’engagement culturel et citoyen, le collectif demeure un fondement sociétal, comme le rappelle le proverbe africain : « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».

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