La Lorraine est-elle en passe de devenir la « Nano-Valley » française ?

 
Publié le 28/09/2018 - Mis à jour le 1/10/2018

La conférence « Nanomatériaux 2018 » a eu lieu du 25 au 28 septembre en Lorraine, à Nancy et a rassemblé d’éminents chercheurs du monde entier dans le domaine pour échanger sur leurs travaux et résultats de recherche. Organisée grâce à l’initiative Lorraine Université d’Excellence (LUE) dans le cadre du programme IMPACT : Nanomaterials 4 sensors (nanomatériaux pour les capteurs), cette conférence capitalise sur les avancées majeures réalisées à l’Université de Lorraine dans un domaine qui impactera les objets connectés, le stockage de données et bien d’autres aspects de notre vie quotidienne dans un futur proche.

 

Grâce au Programme Investissement d’Avenir, l’Université de Lorraine, le CNRS, INRA, INRIA, INSERM, le CHU, AgroParitech et GeorgiaTech Lorraine financent sous la houlette de l’I-SITE Lorraine Université d’Excellence (LUE) une quinzaine de programmes visant à promouvoir la recherche académique lorraine au plus haut niveau international, à développer l’innovation par les partenariats avec l’industrie mais aussi à former des générations futures de chercheurs, ingénieurs et techniciens dans plusieurs domaines. Et les premiers résultats sont prometteurs. Le programme phare de LUE, IMPACT, finance à hauteur de 2,5 millions d’euros par an des projets transversaux mobilisant des centaines de chercheurs, doctorants, post-doctorants et de multiples laboratoires.

Parmi les projets IMPACT, Nanomaterials for Sensors (nanomatériaux pour les capteurs, abrégé N4S) ambitionne de créer de nouvelles familles de capteurs dans des applications dans des domaines aussi variés que l’énergie, le stockage des données, la santé, l’environnement, et tout le secteur de l’industrie 4.0.

Le projet est organisé autour de 4 axes scientifiques complémentaires :

  • Magnétisme et électronique de spin
  • Piézo-électricité et acoustique
  • Opto-électronique et photonique
  • Electronique de basse dimension

Au cours de la journée dédiée à N4S le 28 septembre, chacun de ces axes a été abordé lors d’ateliers durant l’après-midi, la matinée étant dévouée à une séance plénière où des intervenants de l’Université de la Caroline du Nord (USA) de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (Suisse), de l’Université Nationale Chiao Tung (Taïwan), de l’Institut National des Standards et de la Technologie (USA), du CEA-Grenoble, de Soitec, et de Thalès RT présenteront leurs travaux.

Les conférences de ce type : capitales pour la Lorraine ?

Ces dernières années, la France a vu émerger des « valleys » calquées sur le modèle de la Silicon Valley outre-atlantique ; de la Cosmetic Valley en Val-de-Loire à la Bio Vallée en Drôme et Isère, sans oublier Paris-Saclay. Ces pôles de recherche et d’innovation ont permis de rassembler les plus brillants cerveaux français mais également d’attirer chercheurs reconnus et étudiants prometteurs du monde entier, propulsant l’expertise et la fréquence de publications de découvertes scientifiques majeures à un niveau jusqu’alors réservé aux universités dans la tranche la plus élevée des classements mondiaux.

Jeffrey Bokor, enseignant-chercheur à l’Université de Berkeley aux Etats Unis et présent à la conférence nous explique que c’est grâce aux rencontres avec les chercheurs de N4S, aux doctorants et post-doctorants échangés entre Berkeley et l’Université de Lorraine, véritables ambassadeurs de la recherche qu’il a découvert le fort potentiel des chercheurs lorrains, incitant à renforcer le lien entre les deux institutions pour poursuivre ces collaborations vertueuses.

Geoffrey Beach, du Massachussetts Institute of Technology, abonde et indique que ces conférences permettent une forme saine de compétition qui non seulement le pousse à élever le niveau de ses travaux mais les enrichit grâce aux approches différentes d’autres chercheurs menées sur des travaux semblables.

Avec ses multiples forces et en s’ouvrant de plus en plus à l’international, le territoire Lorrain sera bientôt la destination de choix pour qui veut repousser plus loin les progrès en nanomatériaux et capteurs.