Bruncher pour discuter du transfrontalier

 
Publié le 14/12/2016 - Mis à jour le 10/05/2023
Nouvelles mobilités transfrontalières

Mardi 6 décembre, le Goethe-Institut de Nancy recevait le Brunch, un événement proposé par l’Université de Lorraine qui permet de réunir devant une table ronde, en comité restreint, des experts scientifiques et des professionnels du monde socio-économique, artistique et sociétal.

À cette occasion, Rachid Belkacem, maître de conférences au laboratoire 2L2S de l’Université de Lorraine, animait une table ronde sur les nouvelles mobilités transfrontalières à laquelle ont pris part Aurélien Biscaut, directeur de l’agence d’urbanisme et de développement durable AGAPE, Jean Christophe Gérard, coordinateur Projektleitung MULTIPISTES NETWORK dans le domaine des musiques actuelles, Marie-France Gaunard-Anderson, maître de conférences en Géographie, membre du laboratoire LOTERR et Nicolas Ehler, directeur du Goethe-Institut Nancy.

C’est Rachid Belkacem qui a ouvert la discussion avec un chiffre : 100 000. C’est le nombre de travailleurs lorrains qui, pour la grande majorité, font le voyage quotidien de la France vers le Luxembourg. Là, résidait le cœur du propos : la mobilité, avec une problématique : comment organiser ces relations transfrontalières ?

Nicolas Ehler a défendu la pratique du plurilinguisme dans la région. Un apprentissage nécessaire de trois langues : l’allemand, l’anglais et le français, afin de faciliter la mobilité des professionnels à travers les frontières françaises, luxembourgeoises, allemandes et belges. Ce à quoi Rachid Belkacem a réagi en notant que « pour que les personnes se rapprochent, il faut déjà qu’elles se parlent. ».

Mais la mobilité, ce n’est pas que la langue, c’est aussi l’aménagement du territoire afin d’accueillir les travailleurs et de simplifier leurs transports. Il existe un enjeu important pour la Grande Région puisqu’elle s’apprête à doubler son nombre de travailleurs transfrontaliers. Durant la table ronde, Aurélien Biscaut a tiré la sonnette d’alarme : « on en fait pas assez ! ». Selon lui, il faut rapidement améliorer les infrastructures urbaines. Une idée sur laquelle Marie-France Gaunard-Anderson l’a rejoint : « il existe une inadéquation entre les infrastructures et l’offre d’emploi. Le tableau n’est pas positif même, si je reste optimiste. »

Jean Christophe Gérard a abordé un autre aspect de la mobilité transfrontalière : la mobilité culturelle et dans ce domaine, pour lui c’est certain : « le Luxembourg a besoin de nous. » En matière de musiques actuelles, les artistes Luxembourgeois ne peuvent pas se professionnaliser s’ils restent dans leur pays. La collaboration culturelle est donc indispensable.

L’échange aura surtout eu pour effet d’ouvrir la question de la mobilité à celle de l’identification : Comment construisons nous notre appartenance à un territoire ? Existe-t-il un capital social qui favorise l’attachement à un sol ? Toutes sortes de questions auxquelles le Brunch pourra tenter de répondre une prochaine fois peut-être et que les invités de mardi ont eu l’occasion de développer autour d’un déjeuner qui s’est prolongé dans l’après midi.

Article réalisé par Ornella Marc, étudiante en master à l'IECA.

Rachid Belkacem
Aurélien Biscaut
Jean-Christophe Gerard
Marie-France Gaunard
Nicolas Ehler