Le Master européen de lexicographie recrute sa 6e promotion

 
Publié le 30/06/2015 - Mis à jour le 27/07/2015

Le  26 juin 2015, la cérémonie de remise des diplômes EMLex a distingué quatre étudiants de l’Université de Lorraine. Pour Azra, Elaine, Louis et Marie, c’est la conclusion d’un parcours universitaire exigeant, dans un domaine en réalité peu connu des étudiants en Sciences du langage. A la rentrée 2015, la promotion “Sarmiento” (du nom du lexicographe galicien) cèdera la place à la promotion “Jerónimo Cardoso”, en l’honneur du lexicographe portugais (en savoir plus sur les modalités d’inscription).

Remise des diplomes EMLex par l'équipe pédagogique.
De gauche à droite face aux étudiants : Marie-Claude L’Homme (Université de Montréal), expert étranger du mémoire d'Azra ; María Dolores Sánchez Palomino (Université de La Corogne),expert étranger du mémoire de Louis ; Ulrich Heid (Université de Hildesheim), expert étranger du mémoire d'Elaine ; E.B. ; Xavier Blanco Escoda (Université Autonome de Barcelone), expert étranger du mémoire de Marie ; A.P.

Sortir du cocon franco-français

Le Master européen de lexicographie est associé à la spécialité « Lexique, textes, discours » du master Sciences du langage. Sa particularité ? Des cours complémentaires dispensés en anglais et – pour les étudiants qui le pratiquent - en allemand par les enseignants des universités partenaires : Braga (Portugal), Budapest (Hongrie), Erlangen et Hildesheim (Allemagne), , Katowice (Pologne), Rome (Italie), Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne) et Stellenbosch (Afrique du Sud). Les étudiants EMLex suivent ces cours à distance, mais aussi sur place dans l’une des universités partenaires le temps d’un semestre.

« C’est la dimension multiculturelle qui m’a attirée » témoigne d’emblée Azra, revenue en Lorraine pour suivre cette formation après un an entre Londres et le Rwanda. Louis est du même avis, il a d’ailleurs effectué son stage à distance avec une entreprise basée à Tel Aviv (Israël). Attiré lui aussi par la dimension internationale, Alain Polguère, professeur au laboratoire Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF), a rejoint l’équipe pédagogique : « il me semble important pour nos étudiants de sortir du cocon franco-français ».

Eva Buchi, chercheuse au CNRS et directrice de l’ATILF, est la responsable du diplôme : « au premier semestre, les étudiants bénéficient des enseignements de professeurs de toute l’Europe, mais aussi d’Amérique du Sud et de Montréal. Nous tirons une grande fierté d’avoir réuni des collègues de renom ». Cette année, les étudiants lorrains ont mis en place des visioconférences régulières avec leurs camarades allemands et portugais. « Parfois un enseignant présente une théorie, avant qu’un autre ne présente la théorie opposée la semaine suivante. Ce pourrait être déstabilisant, mais d’excellents étudiants tels que les nôtres savent en tirer parti » souligne Eva Buchi.

Tous nos diplômés ont trouvé du travail

Le stage a été pour chacun l’occasion de découvrir les débouchés de sa formation : améliorer un outil informatique, contribuer à un dictionnaire bilingue ou encore trouver des équivalents français aux néologismes d’origine anglaise tels que « hashtag » (mot-dièse). Alain Polguère observe que « le titre du master met l’accent sur la lexicographie, mais les débouchés touchent souvent à la terminologie et mettent beaucoup en jeu le traitement automatique des langues ».

Si les étudiants ne savent pas encore très bien quel sera leur avenir professionnel, leurs enseignants se montrent confiants : « un employeur s’est déjà manifesté pour s’attacher les compétences d’un linguiste dans le cadre d’une entreprise qui est en train de se monter à Nancy » glisse Eva Buchi, « à ce jour, tous nos diplômés ont trouvé du travail ». Le master EMLex répond en effet à un besoin d’insertion des étudiants en linguistique, pour lesquels les débouchés sont moins évidents que pour leurs camarades étudiants en sciences du langage qui se destinent aux métiers de l’enseignement. « EMLex apporte une réponse à cette difficulté d’insertion, pour les linguistes les plus brillants », conclut Eva Buchi.