L’Université de Lorraine et ses partenaires du site lorrain de recherche (CNRS, Inria, Inrae, Inserm et CHRU) viennent d’être labellisés "Science Avec et Pour la Société" (SAPS) par le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Un programme qui vise à soutenir des projets innovants favorisant le développement de nouvelles interfaces de dialogue entre sciences, recherche et société et la structuration affirmée d’un réseau de professionnels de la médiation et de la culture scientifique sur les territoires lorrains. Factuel est allé à la rencontre de Nicolas Beck, Directeur de la vie universitaire et de la culture de l’Université de Lorraine pour « en savoir + ».
Factuel : Pouvez-vous nous présenter le programme "Sciences Avec et Pour la Société" ?
Nicolas Beck : le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a souhaité, par la Loi de la Programmation de la Recherche (LPR) promulguée en 2021, impulser une forte dynamique dans le domaine des actions sciences/société. A l’heure de la lutte contre les obscurantismes, il est en effet essentiel que les acteurs de la recherche s’emparent, sous une forme ou sous une autre, de ces questions cruciales. D’une part, le programme « Sciences Avec et Pour la Société » (SAPS) valorise les initiatives individuelles et l’engagement des chercheurs, avec par exemple un prix de la médiation scientifique, décerné par le CNRS. D’autre part, les universités sont attendues pour structurer et porter une politique volontariste dans le domaine, en lien étroit avec les acteurs de la recherche, les centres de sciences ou les acteurs culturels des territoires : c’est le volet « labellisation SAPS » pour lequel l’Université de Lorraine et ses partenaires viennent d’être lauréats. Le programme SAPS vient donc soutenir les projets de sites universitaires fortement engagés sur les questions de médiation scientifique, une vraie reconnaissance nationale.
Factuel : l’Université de Lorraine a été retenue pour cette deuxième vague parmi 12 établissements. Indiquez-nous les grandes lignes du projet.
Nicolas Beck : la première originalité de notre dossier a été d’effectuer une réponse collective, portée par l’Université de Lorraine mais également par ses partenaires de recherche sur le site lorrain (CNRS, Inria, Inrae, Inserm et CHRU). Ce modèle d’organisation s’appuie sur le CORIS (le comité de coordination et d’orientation scientifique de Lorraine ex-CCOSL), qui structure déjà la recherche dans la région depuis plus de 10 ans maintenant. Concrètement, nous allons pouvoir organiser notre partenariat dans le domaine SAPS de manière plus aboutie, à travers un comité de pilotage qui intégrera également des partenaires du territoire.
En dehors de ce volet structurant, nous travaillerons principalement sur deux axes : le premier est l’accompagnement et la formation des acteurs, en mettant en place une « école Science&You », capitalisant sur les rencontres éponymes dont la dernière qui avait rencontré un grand succès à Metz en novembre dernier. Le programme de formations doctorales sur la médiation des sciences va s’enrichir tandis que nous développerons l’accompagnement de toutes les structures qui souhaitent porter des actions de médiation des sciences. Cet axe comprend également un travail étroit avec les collectivités, le public d’élus locaux constituant une cible importante à accompagner en vue de mener des projets sciences/société au plus près des publics. Il s’agit ici d’un autre point original de notre projet, pour lequel nous avons choisi de nous rapprocher de l’association « Citoyens et territoires » déjà très active sur le terrain et qui fait pleinement partie des objectifs poursuivis dans le cadre de la Conférence universitaire territoriale installée en fin d’année dernière autour de 21 collectivités engagées avec l’Université de Lorraine.
En second lieu les sciences participatives, avec un travail approfondi autour des acteurs engagés dans le domaine et un déploiement de nouvelles actions. L’expertise liée à « Tous chercheurs » ou aux programmes de sciences et recherches participatives comme CiTique récemment récompensés au niveau national nous sera extrêmement utile pour développer davantage ces actions impliquant du public au cœur des mécanismes de la recherche.
Factuel : pour l’Université et les territoires en Lorraine, qu’est-ce que cela va apporter en matière de culture scientifique ?
Nicolas Beck : Cette labellisation vient à point nommé pour les partenaires du site lorrain déjà engagés de longue date dans les actions de médiation des sciences. Avec des moyens et une reconnaissance nationale qui constituent un effet levier, elle permet de venir appuyer notre stratégie en termes de médiation des sciences en lien avec tous les acteurs du territoire. La labellisation SAPS doit nous permettre d’emmener dans notre sillage de nouvelles collectivités et de nouveaux partenaires. En menant un travail plus fin et plus qualitatif avec les territoires, nous améliorerons le dialogue sciences/société en construisant des dispositifs au cas par cas avec des acteurs de terrain. En cohérence avec la politique de culture scientifique et technique portée par la Région Grand-Est, qui soutient déjà nos projets, nous allons donc pouvoir, sur les trois prochaines années, faire bénéficier de cette labellisation à un large public.
A noter que, toujours dans le cadre des appels SAPS mis en place par le ministère, l’Université de Lorraine a également candidaté à d’autres programmes pour lesquels nous attendons des réponses d’ici quelques semaines, de quoi renforcer encore notre implication dans le domaine, notamment en direction des collégiens et des lycéens.
En cohérence avec la politique de culture scientifique et technique portée par la Région Grand-Est, qui soutient déjà nos projets, nous allons donc pouvoir, sur les trois prochaines années, faire bénéficier de cette labellisation à un large public.
Nicolas Beck, Directeur de la vie universitaire et de la culture de l’Université de Lorraine
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