[8 mars] Portrait de Cristina Cebrian-Avila, chercheuse au laboratoire L2CM

 
Publié le 4/03/2022 - Mis à jour le 19/04/2023
Cristina Cebrian-Avila

À l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l’Université de Lorraine vous propose de découvrir deux portraits par jour pendant 8 jours de celles qui travaillent au quotidien pour la recherche. Zoom sur Cristina Cebrian-Avila, chercheuse au laboratoire L2CM et maître de conférences à l'UFR de Sciences Fondamentales et Appliquées (SCIFA).

Quel a été votre parcours ?

Cristina Cebrian-Avila : "Mon parcours personnel commence en Espagne où, après un baccalauréat scientifique, j’ai obtenu en 2007 ma Licence en Chimie (équivalente au Bac+5 français) à l’Université de Castilla-La Mancha. Puisque j’ai décroché une bourse lors de ma dernière année d’études, j’ai eu l’opportunité de travailler dans un laboratoire de Chimie Organique de mon université et donc, de découvrir de près le monde la recherche. Ainsi, j’ai réalisé mon doctorat (2008–2011) dans ce même laboratoire, mais j’ai aussi pu effectuer des séjours à l’Université du Pays Basque (Espagne) et à l’Université de Münster (Allemagne). Cette dernière expérience a été tellement enrichissante, tant du point scientifique que personnel, que j’ai continué ma carrière en tant que chercheuse post-doctorante dans cette université, puis à l’Université de Strasbourg, étant finalement recrutée en 2013 à l’Université de Lorraine en tant que Maître de Conférences en Chimie."

Sur quelle thématique travaillez-vous et quelles en sont les applications ?

Cristina Cebrian-Avila : "Mes travaux de recherche portent sur des matériaux moléculaires photoactifs pour différentes applications. Dans un premier temps, j’ai développé des complexes luminescents de platine(II) ou d’iridium(III) qui ont pu s’utiliser pour la fabrication d’OLED[1], une technologie qui est actuellement derrière une multitude d’écrans (portables, téléviseurs, montres…) et de systèmes d’éclairage. Néanmoins, en raison de la rareté de ce type de métaux malgré les excellentes propriétés qu’ils confèrent, la recherche d’alternatives à base de métaux plus abondants, à faible coût et non-toxiques est actuellement en plein essor. C’est dans ce contexte que s’articule une partie de la recherche effectuée au L2CM[2], laboratoire auquel j’appartiens. Ainsi, actuellement je travaille sur des complexes de fer photoactifs pour la conversion d’énergie solaire avec la fabrication de cellules solaires à colorant (DSSC) ou encore la production d’hydrogène, dans le but de proposer des solutions durables aux besoins énergétiques croissants de notre société actuelle."

Pourriez-vous partager avec nous ce qui vous a poussée à faire ce métier ?

Cristina Cebrian-Avila : "J’ai toujours pris beaucoup de plaisir à apprendre de nouvelles choses et à résoudre des problèmes et, en conséquence, le monde de la recherche, c’est ce qui m’a toujours attiré. Suite à mon expérience en tant que monitrice pendant mon doctorat, je me suis rendu compte que l’enseignement n’est pas seulement bénéfique que pour les étudiants, « destinataires des connaissances ». Il permet aussi à l’enseignant d’être en constante évolution pour répondre à des nouveaux besoins ou pour, simplement, aborder une question donnée sous un nouvel angle. Ainsi, je n’ai pas hésité à saisir l’opportunité de devenir enseignante-chercheuse quand je l’ai eue. C’est un métier que me permet à la fois de satisfaire ma curiosité à travers la recherche scientifique, et en même temps de profiter de la dynamique très enrichissante de l’interaction avec les étudiants. C’est certes une sorte de « double » métier pour lequel il faut parfois redoubler d’efforts, mais qui donne également le double de satisfactions lorsqu’on arrive à trouver un juste équilibre. La clé, pour moi, c’est de prendre du plaisir dans ce qu’on fait."

 


[1] Organic Light-Emitting Diode (en français, Diode Électroluminescente Organique).

[2] L2CM: Laboratoire Lorrain de Chimie Moléculaire.