[8 mars] Portrait de Rachel Irankunda, doctorante au laboratoire LRGP

 
Publié le 4/03/2022 - Mis à jour le 19/04/2023
Rachel Irankunda

À l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l’Université de Lorraine vous propose de découvrir deux portraits par jour pendant 8 jours de celles qui travaillent au quotidien pour la recherche. Zoom sur Rachel Irankunda, doctorante au laboratoire LRGP.

Quel a été votre parcours ?

Rachel Irankunda : "Après l’obtention de mon baccalauréat en Physique-chimie-Mathématiques au Rwanda, j’ai obtenu une bourse gouvernementale pour poursuivre mes études universitaires en Algérie où j’ai obtenu un master en génie chimique en 2018. J’ai ensuite décidé d’élargir mes connaissances en continuant mes études en France et j’ai donc intégré un second master « Procédés, Biotechnologie et Aliments » en 2019, à l’université Paris Saclay, tout en travaillant en parallèle de mes études. Vers la fin de ce master, la crise sanitaire apparaît mais très motivée pour continuer en doctorat, je me lance dès lors à la recherche d’une thèse, en faisant des entretiens à distance.  Recrutée parmi une cinquantaine de candidats, j’ai obtenu une bourse de thèse MESR pour effectuer mon doctorat au LRGP* sous la direction de Laetitia Canabady-Rochelle et la co-direction de Laurence Muhr. En 2ième année de doctorat, je réalise actuellement une mobilité DrEAM (Dr. Explore and Achieve More) au Danemark pour une période de 3 mois."

Sur quelle thématique travaillez-vous et quelles en sont les applications ?

Rachel Irankunda : "Les peptides capables de complexer les métaux** sont des biomolécules qui ont des activités anti-oxydantes, antimicrobiennes, anti-hypertensive, selon l’ion complexé, d’où leurs applications dans le domaine alimentaire, cosmétique et pharmaceutique… Pourtant, la séparation de ces peptides est un enjeu scientifique car on les trouve souvent dans des mélanges complexes tels que les hydrolysats issus de protéines. Mon sujet de thèse porte sur la simulation de la séparation de peptides chélateurs de métaux en chromatographie d’affinité par ion métallique immobilisé (IMAC), à partir de paramètres d’affinité obtenus en résonance plasmonique de surface, l’idée étant de prédire la séparation de peptides chélateurs de métaux et guider les expériences en IMAC. Parmi les applications, j’étudie actuellement les applications alimentaires des peptides chélateurs de métaux pour leur capacité à inhiber la peroxydation des lipides dans les émulsions (comme par exemple la mayonnaise) dans l’équipe du Pr. Charlotte Jacobsen (Denmark Technical University), grâce à une bourse de mobilité internationale qui m’a été attribuée par LUE*."

Pourriez-vous partager avec nous ce qui vous a poussée à faire ce métier ?

Rachel Irankunda : "Dans mon parcours académique, j’ai eu à faire des stages en milieu de recherche notamment sur la distillation des eaux de vie, la production des biomolécules d’intérêts à destination de la fabrication de nourritures des alevins. Ces expériences ont développé en moi une passion pour découvrir, comprendre des phénomènes et chercher des solutions à certains problèmes rencontrés dans le quotidien. J’encourage les femmes qui envisagent de faire la recherche scientifique à ne jamais baisser les bras malgré les différentes difficultés qu’elles peuvent rencontrer. Pour financer mes études en France, j’ai dû travailler dans la restauration en parallèle de celles-ci. Ça n’a pas été tous les jours facile mais aujourd’hui je suis fière de là où je suis, et je suis motivée pour aller encore plus loin!"

 

*LRGP : Laboratoire Réactions et Génie des Procédés, UMR CNRS-UL 7274

*LUE : Lorraine Université d’Excellence

*DrEAM : dispositif de bourse « Dr. Explore and Achieve More” permettant au bénéficiaire de réalisé une mobilité internationale dans une équipe d’accueil.

**La première conférence internationale sur le sujet « Internationale Conference on Metal-Binding peptides : Methodologies and Applications » est organisée par Laetitia Canabady-Rochelle (CR CNRS, LRGP) et Peter Faller (Pr., Université de Strasbourg), du 5 au 8 Juillet 2022, à l’ENSIC, Nancy. http://mbp2022-nancy.com/