[Portrait] Pauline Maurice, décodeuse du numérique et héroïne de BD

 
Publié le 25/11/2021 - Mis à jour le 5/05/2023
Pauline Maurice

Douze portraits de chercheuses, enseignantes-chercheuses et ingénieures, en bande-dessinée ! C’est ce que propose Les décodeuses du numérique, pour briser les stéréotypes qui dissuadent les femmes à s’engager dans ces carrières. Pauline Maurice, chargée de recherche au CNRS au sein du Loria (Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications), en est une des héroïnes. Entretien.

 

Alors, qu’est-ce que ça fait de devenir une héroïne de bande dessinée ?

C’est un sentiment assez étrange. En tant que chercheuse, on a l’habitude d’être sur le devant de la scène pour des raisons scientifiques. Là, je suis mise en avant en tant que personne, ce qui est très troublant… D’autant que je n’ai jamais ressentie aucun frein à ma carrière parce que j’étais une femme.

copyright Léa Castor/CNRSComment en êtes-vous arrivée à une carrière dans le domaine dans l’informatique ?

J’ai simplement fait les choses que j’aimais faire. Je me suis construite au fil des expériences et des relations. Il ne faut pas croire que tout le monde trouve sa voie très jeune. Je suis passée par tout un tas d’envie. Et après, il y a les doutes sur nos capacités. Bien sûr, j’en ai eu, car si mon domaine est la robotique, mes recherches nécessitent quelques notions en ergonomie, biomécanique et neurosciences. Lorsqu’on débute dans un domaine, personne n’est un spécialiste.

Quel est votre parcours ?

Après deux ans de classe préparatoire intenses, je suis entrée à l’École Polytechnique, et je me suis spécialisée en génie mécanique et robotique. J’ai obtenu mon master de mécanique orienté en robotique à l’Université Pierre et Marie Curie, qui est depuis devenue Sorbonne Université, puis j’ai poursuivi mes études en réalisant un doctorat en robotique dans le même établissement, en collaboration avec le CEA-LIST. En 2015, j’ai soutenu ma thèse intitulée Ergonomie virtuelle pour la conception de robots collaboratifs.

Quel est le sujet de vos recherches ?

Je travaille sur l’étude du mouvement humain et de l’aide que lui apporte le robot. Mon but est de proposer à l’individu un accompagnement personnalisé en fonction des gestes qu’il réalise pour exécuter une tâche. Pour cela, j'analyse et modélise le mouvement humain en interaction avec un robot.

Mais concrètement, ça sert à quoi ?

Vous devez déjà avoir entendu parler des exosquelette.

Leur objectif est d’apporter une assistance à celui qui le porte. Un exosquelette est un dispositif robotique qui est porté par la personne et qui a généralement une structure anthropomorphe. Je travaille sur l’assistance aux personnes valides, soit pour augmenter leurs capacités physiques, soit pour limiter leur fatigue ou leurs efforts. Le domaine d’application de mon travail, c’est l’assistance physique aux tâches pénibles qui ne peuvent pas être totalement automatisées.

>> Retrouvez la recherche de Pauline Maurice expliquée en BD

Les Décodeuses du numérique est publié par CNRS Editions, piloté par l’Institut des sciences de l'information et de leurs interactions du CNRS et illustré par Léa Castor