Portrait d’un Docteur Honoris Causa (3) : Hartmut Neumann

 
Publié le 30/09/2013 - Mis à jour le 5/05/2023
Hartmut Neumann.

Né le 2 juillet 1948 à Sulzburg, Hartmut Neumann a été assistant à Villingen, Berchtesgaden et Berlin. Après l’obtention de son diplôme de médecin généraliste en 1981, il est formé en anatomopathologie entre 1979 et 1983 à l’Institut de pathologie de Ludwigshafen/Rhein et est qualifié en anatomopathologie en 1983. Depuis, il est membre du Département de médecine interne au Centre médical de l’Université de Fribourg-en-Brisgau. Il obtient une spécialité en médecine interne en 1987, et des « sur-spécialités » en néphrologie en 1991, en endocrinologie en 1993 et en conseil génétique depuis 2013.

En 1988, son habilitation à diriger des recherches porte sur la maladie de Von Hippel-Lindau (VHL). Il est nommé Privat-docent en médecine interne l’année suivante. Il est alors responsable de l’organisation de l’enseignement de la médecine interne et du programme Erasmus pour les étudiants étrangers pendant 5 ans.

Il fonde son propre laboratoire de génétique moléculaire dédié à la recherche des maladies rénales héréditaires et l’hypertension artérielle de l’adulte en 1995. Ses publications sur les données de génétique moléculaire ont un impact très important dans la pratique médicale. Il établit de larges registres internationaux pour un grand nombre de maladies rares (maladie de Von Hippel-Lindau, phéochromocytomes/paragangliomes, sclérose tubéreuse, syndrome hémolytique et urémique, polykystose rénale autosomique dominante).

Suite à la demande de l’association américaine de patients atteints du VHL de mettre en place un registre aux USA de cette maladie, Hartmut Neumann propose une nouvelle stratégie de prise en charge des cancers du rein à cellules claires désormais acceptée dans le monde entier.

Ses premiers travaux majeurs sont publiés en 1991 dans le Lancet et dans le New England Journal of Medicine en 1993. En 1994, il reçoit le Franz-Volhard-Award, la plus haute distinction de la société allemande de néphrologie à Zurich.

Entre 1990 et 2000, il créé un registre euro-américain sur les phéochromocytomes et paragangliomes avec les Drs Charis Eng (Columbus, Ohio) et Andrzej Januszewicz (Varsovie, Pologne) auquel d’autres grands centres, dont Nancy, s’associeront par la suite. En 2002, cette étude collaborative sur la génétique des phéochromocytomes est publiée dans le New England Journal of Medicine avec comme éditorial : « La mort d’un axiome ».

La coopération entre Hartmut Neumann et l’Université de Lorraine commence début 2004, lorsque le Pr Weryha le contacte à propos de l’importance des tests génétiques pour les patients atteints de phéochromocytomes. Cette collaboration donne naissance à des publications dans le JAMA en 2004 et 2005, dans Cancer Research, Clinical Cancer Research, Endocrine Related Cancer, Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism et dans Human Mutation. Les invitations du Pr Weryha à des colloques scientifiques à Fribourg sont suivies par des invitations du Pr Neumann à Nancy. La plus récente collaboration est l’édition française d’un livre d’information pour les patients atteints de phéochromocytomes ou paragangliomes et des affections associées à certaines mutations.

L’action médicale de ce passionné de musique classique est d’une telle importance qu’il a reçu la Croix-du-Mérite de la République fédérale d’Allemagne à la demande des patients atteints de VHL et qu’il a été nommé Docteur Honoris Causa de l’Université Semmelweis de Budapest.