Master Ingénierie de systèmes complexes : une intégration à la fois studieuse et ludique

 
Publié le 10/09/2014 - Mis à jour le 4/05/2023

« Dans la vraie vie, c’est plutôt comme ça que ça se passe », martèle Jean-Yves Bron, directeur de l'AIPL, aux étudiants de la nouvelle promotion du master Ingénierie de systèmes complexes (ISC). Ces derniers viennent de présenter à l’équipe pédagogique le résultat d’une semaine de travail en autonomie.

Une boîte de jeu de construction grand public

Avec le contenu d’une boîte de jeu Lego Mindstorm, chaque groupe d’une demi-douzaine d’étudiants devait répondre à un cahier des charges précis. Objectif : concevoir un système à même d’acheminer des pièces rouges et bleues sur les aires de dépôt correspondantes, en un temps donné. Au terme de cette semaine, les étudiants ont pris conscience de ce qu’il leur faudrait acquérir au cours des deux années d’études à venir.

Une demi-douzaine d’enseignants est réunie pour assister aux présentations : « vous avez consacré l’équivalent d’un homme - mois à ce projet »  observe l’un d’eux. « Répartir les tâches sur ce genre de projet, c’est pas vraiment une bonne idée » affirme un étudiant. L’équipe pédagogique lui démontre qu’il aurait été possible de se répartir le travail plus efficacement, par exemple en travaillant parallèlement sur le déplacement du robot et sur la pose et la saisie des pièces. « Nous aurions aimé pouvoir conduire plus d’essais » se désole une étudiante, avant de reconnaître que « 25 tests, c’est déjà trop pour un véritable cas industriel ».

Les robots tâtonnent avant de s’emballer

La démonstration finale parachève la démonstration. Les robots filent à toute allure dans la mauvaise direction, ou bien tâtonnent avant de s’emballer : aucun des quatre appareils ne parvient à se saisir d’une seule pièce. Cela ne décourage pourtant pas la trentaine d’étudiants : les discussions vont bon train au moment de ranger les briques. Souder la promotion et la motiver à progresser, c’est le principal atout aux yeux de l’équipe pédagogique de cette semaine d’intégration lancée depuis l’année dernière par Pascale Marangé. .

Les étudiants ne se rendent pas forcément compte de la chance qu’ils ont

La compétition s’est déroulée dans les locaux de l’Atelier Inter-établissement de productique lorrain (AIPL). « Depuis 30 ans, l’AIPL mutualise les moyens humains et techniques pour de nombreuses écoles et formations » souligne David Gouyon, maître de conférences et responsable du parcours Ingénierie numérique des systèmes de production, « les étudiants ne se rendent pas forcément compte de la chance qu’ils ont de disposer d’une telle structure ». Lorsque les locaux n’accueillent pas de cours, ils sont accessibles librement aux étudiants, de 7h30 à 19h sans interruption. « C’est une mini-usine avec de véritables machines industrielles et des logiciels professionnels qui nécessitent des ordinateurs puissants  et dont les licences sont inabordables pour un particulier » abonde Pierre Cocheteux, professeur agrégé et organisateur pour cette rentrée de cette semaine d’intégration.

Bien qu’ils aient travaillé avec des jouets grand public, les étudiants ont pu prendre possession des lieux dans la perspective des projets à venir. C’est la deuxième année qu’est organisée une telle semaine de rentrée. L’an passé, les enseignants ont ressenti ses bienfaits dans la cohésion de groupe et notamment dans l’intégration des étudiants étrangers. L’utilisation de jouets Lego s’inspire des défis RobAFIS de l’Association française d’ingénierie système, un organisme dont le master ISC est très proche, puisqu’il s’agit actuellement de la seule mention de master consacrée à l’ingénierie de systèmes complexes en France. « Notre objectif est  de pérenniser cette formation et d’’essaimer la mention dans d’autres établissements » précise Eric Levrat, responsable du master ISC.