Histoire Ancienne et "Buddy System" : rencontre avec Mélissa Mélo, doctorante au HisCAnt-MA

 
Publié le 29/09/2020 - Mis à jour le 5/05/2023
Portrait d'une doctorante : Mélissa Mélo
Mélissa Mélo, doctorante brésilienne en troisième année de thèse et spécialiste en Histoire Ancienne, est activement engagée dans la vie associative et universitaire. Elle nous présente son parcours et son action dans le projet « Buddy System ».
 

Comment es-tu arrivée en doctorat en Lorraine ?

J'ai obtenu ma Licence et mon Master en Histoire Sociale des Relations Politiques à l'Université Fédérale d'Espirito Santo, au Brésil. Dès le début de ma carrière universitaire, j'ai mené des recherches en histoire ancienne axées sur les relations sociopolitiques dans l'épiscopat occidental du IVe siècle. Entre 2016 et 2018, j'ai été financée pour mener des recherches et pendant cette période, j'ai eu l'occasion de publier quelques ouvrages et chapitres de livres qui portaient sur l'historiographie française concernant l'Antiquité, ce qui m'a motivé à postuler un doctorat dans une université en France. En 2018, je suis entrée en première année de doctorat à l'école doctorale SLTC et au laboratoire HISCANT-MA.
J'ai décidé de faire mon doctorat en Lorraine parce que c'est une université respectée dans mon domaine et en raison de la proximité de mon projet de recherche avec celui des autres enseignants-chercheurs de mon laboratoire. De plus, étant situé dans une région stratégique sur le plan géographique, j'ai facilement accès aux bibliothèques de Paris, Strasbourg, Trèves, ce qui est extrêmement important pour les historiens qui ont souvent besoin d'accéder à des archives et des manuscrits qui ne sont pas disponibles en ligne. Bien entendu, le fait que l'UL compte une large communauté d'étudiants brésiliens a également facilité ma décision !
 

Sur quelle thématique travailles-tu ? 

Mon travail de thèse porte principalement sur l'analyse des identités religieuses et des réseaux sociaux établis entre les évêques exilés lors de conflits doctrinaux dans l'Antiquité tardive. 
Mes recherches s'appuient essentiellement sur l'analyse de manuscrits du IVe siècle - notamment ceux de Hilaire de Poitiers. J'utilise la méthode d'analyse des réseaux sociaux à partir de logiciels tels que Gephi et Pajek pour cartographier comment les relations d'inimitié, de patronage et de soutien politique ont fonctionné dans un tel contexte.

 

Quelles sont tes missions en relation avec la Maison du doctorat ?

L'interculturalité et l'intégration des doctorants sont des sujets très importants pour moi et je suis entrée officiellement dans ce monde en avril 2020. À la Maison du Doctorat, je suis l'une des personnes chargées de faire le lien entre l'administration et les doctorants. Je suis également chargée d'offrir un accompagnement interpersonnel et d'organiser des activités pour promouvoir la vie associative entre les doctorants.
Mes actions sont donc principalement axées sur le développement d'activités d'intégration : visites touristiques, réunions hebdomadaires via Zoom, organisation de groupes de discussion et d'afterworks. J'accompagne également les doctorants internationaux du dispositif By Side et je crée de nouvelles stratégies de socialisation sur les réseaux sociaux (à partir de nos comptes Instagram, de notre groupe privé sur Facebook et de la newsletter interne des doctorant·e·s.). Cette année, la Maison du Doctorat adopte le « Buddy System » comme l'un de ses dispositifs et je suis également chargée de sa gestion auprès des doctorants.
 

Qu'est-ce que « Buddy System » ? Es-tu une "Buddy" ?

Le « Buddy System » est une plateforme de parrainage développée par Erasmus Social Network (ESN) dans le but de mettre en relation des étudiants locaux et internationaux. Avec plus de 1800 doctorants de 90 nationalités différentes, l'Université de Lorraine a fait de l'interculturalité un de ses piliers, et le « Buddy System » a été adopté précisément pour faciliter cette dynamique ! 
En mettant en relation un buddy local (un doctorant qui est dans la ville depuis un certain temps) avec un buddy international (un international qui vient en Lorraine pour commencer son doctorat) selon la compatibilité de leurs profils, la plateforme contribue à l’échange, la solidarité et l’intégration entre les étudiants.
Le buddy local peut aider l'international dans certaines démarches administratives, présenter le campus ou simplement prendre un café ensemble.  En tant que doctorante internationale, je peux dire que cette aide initiale est décisive pour une bonne adaptation dans la ville, surtout si elle provient d'autres doctorants. J'avais beaucoup de "buddies" quand je suis arrivée et maintenant je suis une "buddy" pour ceux qui viennent !