[Covid19] La crise sanitaire nous appelle à ouvrir la science

 
Publié le 27/03/2020 - Mis à jour le 1/04/2020
Cadenas ouvert, symbole de l'open access

La pandémie de COVID19 nécessite une réponse mondialement coordonnée de la communauté scientifique. Le partage des données de la recherche et le développement d'un accès ouvert à la recherche scientifique sont actuellement entravés par le modèle commercial de grands groupes tels qu'Elsevier et Springer-Nature. Afin d'encourager et de promouvoir le libre accès aux connaissances scientifiques, l'Université de Lorraine appelle ses chercheurs à déposer la version auteur de leurs publications dans l'archive ouverte HAL et à poursuivre la réflexion sur le partage des données de la recherche.

La pandémie de COVID19 due au coronavirus SARS-CoV-2 qui sévit actuellement est un défi pour le personnel soignant et le système hospitalier, pour nos sociétés dans leur ensemble, mais également pour les chercheurs, dont les travaux peuvent mener à un traitement et à un vaccin.

L’ampleur de la crise sanitaire nécessite une réponse mondialement coordonnée sur la base d’une collaboration internationale de grande ampleur. Dès le 28 janvier 2020, Antony Fauci, directeur de l’institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, appelait au partage des données de la recherche. Selon le Wall Street Journal du 6 mars 2020, la communication des données sur les 41 premiers cas de la région de Wuhan, a en effet été retardée car leurs auteurs souhaitaient attendre la publication de leur article dans un journal prestigieux de médecine, faisant perdre ainsi un temps précieux dans la réaction à une épidémie naissante.

Dans son édition du 3 mars 2020, le Los Angeles Times souligne que l’un des aspects positifs de la crise sanitaire que nous vivons est de démontrer la nécessité de développer un accès ouvert à la recherche scientifique, soulignant au passage que le partage en temps réel des données de la recherche autour du Covid-19 n’est pas compatible avec le modèle commercial développé pour la communication scientifique par les groupes Elsevier et Springer-Nature notamment, publiant respectivement the Lancet et Nature.

Comme le souligne le South China Morning Post dans son édition du 16 mars 2020, les autorités scientifiques de 12 pays, dont les États-Unis, l’Italie et la Corée du Sud, ont demandé « aux éditeurs d'accepter volontairement de rendre immédiatement accessibles leurs publications sur le Covid-19 et les coronavirus, ainsi que les données disponibles qui les étayent ». Sous la pression, un grand nombre d’entre eux ont accepté, mais seulement pour les articles liés, selon eux, à la pandémie en cours. Selon la London School of Economics, cet effort est largement insuffisant, et c’est toute la littérature scientifique qu’il faudrait ouvrir: « les articles et les chapitres de livres qui ont été libérés par cette mesure ne représentent qu'une infime partie de la littérature disponible sur les coronavirus ».

Le 19 mars 2020, le consortium Couperin, l’association des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires (ADBU) et les responsables de l’information scientifique et technique des organismes de recherche (EPRIST) se sont joint à l’appel de la coalition internationale des consortiums de bibliothèques (ICOLC) en demandant aux éditeurs d’ouvrir l’accès aux publications scientifiques.

Dans cet esprit, l’Université de Lorraine appelle l’ensemble de ses chercheurs à profiter de cette période de confinement pour intensifier leur participation à l’ouverture nécessaire de la recherche scientifique :

Elle les accompagne dans cette démarche via un site dédié et deux adresses mails de contact :