[Alumni-Docteurs UL] Rencontre avec Miarintsoa Rasamoely, doctorant en droit public

 
Publié le 27/08/2019 - Mis à jour le 5/05/2023

A l'occasion du projet de création du réseau de doctorants et d'anciens doctorants, les Alumni Docteurs de l’Université de Lorraine, nous vous proposons une série de portraits de doctorants et docteurs. Rencontre avec Miarintsoa Rasamoely, en 3è année de thèse à l'Institut de Recherches sur l'Evolution de la Nation Et de l'Etat (IRENEE) - Ecole doctorale Sciences Juridiques, Politiques, Economiques et de Gestion (SJPEG).

Quel a été votre parcours avant la thèse ?

J'ai 33 ans et je suis originaire de Madagascar. Mon parcours est un peu atypique. J’ai réalisé l’essentiel de mes études à Madagascar. Après deux années de formation en gestion et comptabilité, j’ai obtenu une maîtrise en management des entreprises. Passionné par l’audit des comptes, j’ai pu intégrer une équipe d’auditeurs dans une filiale d’un grand cabinet d’expertise comptable à Antananarivo. J’ai changé par la suite et rejoint le siège d’une banque, filiale de la Société Générale implantée à Madagascar.  Après un an de service à la SG j’ai passé le concours national d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature et des greffes de Madagascar. Après mes 2 années de formation et ayant réussi les examens d’aptitude à exercer les fonctions de magistrat financier, je suis affecté en tant que magistrat auditeur de la Cour des comptes de Madagascar. En 2015, grâce à une bourse d’études, je rejoins l’Ecole Normale Supérieure de Lyon pour compléter mon cursus universitaire. J’obtiens alors mon master en administration des institutions de recherche et de diffusion des connaissances, après une année de formation et un stage à l’Ecole Nationale des Sciences de l’Information et des Bibliothèques. Le master en poche et attaché à mon profil d’auditeur de la Cour des comptes, je décide de m’engager dans une thèse en droit public.

En quoi consiste votre activité de recherche ?

Mon activité de recherche consiste à déterminer l’exercice du pouvoir financier à Madagascar. Brièvement, ma thèse consiste à déterminer à travers le prisme des finances publiques si Madagascar est entrain de progresser vers la mise en place d’un Etat de droit financier ou bien se dirige vers le cas contraire.

Quels sont vos objectifs professionnels suite à l’obtention du titre de docteur ?

Si on se focalise dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche uniquement, je compte privilégier les institutions de recherche qui travaillent sur la bonne gouvernance et la démocratie dans les pays d’Afrique subsaharienne par exemple. Etre chercheur dans un centre de recherche international francophone orientera beaucoup mes choix professionnels d’après thèse. Enseigner dans les facultés de droit en France ou dans des universités francophones figure aussi dans mes priorités.

Que pensez-vous du projet Alumni-Docteurs de l’UL ? Avez-vous envie d’adhérer à cette communauté ?

C’est un projet qui mérite d’être considéré et réalisé. Il ne doit pas se limiter à un simple projet : l’intégrer dans la structure organisationnelle de l’Université de Lorraine pourrait probablement élargir son champ d’action. A mon avis, les doctorants ont réellement besoin d’un réseau constitué avec qui ils auront à interagir. Certes, il y a des réseaux sociaux professionnels sur internet, mais à ce que j’ai pu comprendre dans toutes les formations et autres évènements liés à l’après thèse, les opportunités les meilleures se présentent surtout en arrière-plan, ou en coulisses. Donc, sans un réseau bien établi, il serait compliqué de trouver chaussure à son pied. Comme le dirait un adage malgache « isika samy isika », c’est-à-dire qu’on est mieux entre nous, non pas parce qu’on est corporatiste ou replié sur soi, mais qu’il est toujours préférable de collaborer avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs, celles de l’Université de Lorraine.

Oui, cette idée d’une communauté me séduit vraiment.

En tant que doctorant étranger, qu’avez-vous découvert en Lorraine ? et qu’en pensez-vous ?

J’ai découvert une métropole en phase de construction et une ville en quête de dynamisme en faisant l’effort d’être attractive. Résident de Nancy, je pense que c’est une ville qui permet vraiment de se focaliser sur ses études. Des points de vue divergent sur les caractéristiques d’une ville étudiante. Cependant, de mon point de vue, la ville offre l’essentiel mais donne aussi des extras suffisants (musée, parcs, fêtes, etc.) pour décompresser. Elle est assez grande pour s’épanouir et assez petite pour ne pas se perdre.

J’ai pu découvrir beaucoup de choses. Si l’on devait citer quelques découvertes en particulier, je mentionnerais peut-être l’aquarium et l’architecture de certains édifices à Nancy, puis le centre Pompidou à Metz et sa cathédrale. Je n’oublierai pas aussi de mentionner la Saint-Nicolas ! Après, la région est assez grande pour faire des escapades ou découvrir d’autres localités comme Epinal, les Vosges, etc. Le seul point que l’on peut reprocher par rapport à la situation géographique c’est l’éloignement par rapport à la mer. Mais bon, on ne peut pas tout avoir non plus…Par contre, la Lorraine c’est une prte ouverte sur l’Europe. Habiter en Lorraine c’est avoir la possibilité de visiter plusieurs états européens pour pas trop cher. L’Allemagne est même accessible en transport en commun. Les grandes villes européennes sont à quelques heures de voiture.