L’Université de Lorraine était présente au congrès annuel du réseau C.U.R.I.E. (Réseau des acteurs de la valorisation de la recherche publique) à Troyes du 3 au 5 juin 2019. Violaine Appel, Chargée de mission promotion de la recherche, y animait un atelier sur les liens entre vulgarisation scientifique et valorisation de la recherche.
Comment convaincre de l’intérêt d’une innovation issue de la recherche, dans un contexte de méconnaissance voire de méfiance vis-à-vis de la science ? A l’heure de l’Intelligence Artificielle, de questions importantes relatives à la bioéthique, quel est l’intérêt démocratique de vulgariser la recherche et ses résultats ? Comment espérer que la société adhère aux fruits de la recherche si les citoyens n’en comprennent pas la démarche ? Faut-il mesurer (et comment) l’impact de la valorisation dans la société : impacts d’une vulgarisation scientifique sur le développement économique, l’ouverture de nouveaux marchés ? L’atelier avait pour ambition de faire émerger la valeur ajoutée, voire la nécessité, d’un travail de fond pour réhabiliter la démarche scientifique et par conséquent en légitimer les résultats et les produits.
Julien Falgas, docteur en sciences de l’information et de la communication et chargé de mission à l’Incubateur Lorrain ; Romain Baude, docteur en physique et ingénierie des plasma et co-fondateur de l’entreprise Aprex Solutions et Thomas Hofnung, diplômé de Sciences Po Paris et du Centre de Formation des journalistes et Chef de la rubrique Politique & Société et International pour le média en ligne The Conversation France, sont intervenus dans une discussion articulée autour d’exemples concrets et de témoignages.
Les intervenants ont rappelé les termes de la Charte Européenne du chercheur qui préconise que les chercheurs portent leurs travaux de recherche à la connaissance de l’ensemble de la société. Ils constatent que, pour ces chercheurs, c’est aussi l’occasion d’avoir un retour de la société sur ces mêmes travaux. Cette exigence concerne aussi bien la vulgarisation que la valorisation, d’autant que, pour le chercheur, l’expérience de la vulgarisation facilite la démarche valorisation.
Un retour sur l’expérience de l’engagement de l’Université de Lorraine dans le média en ligne The Conversation France a permis de montrer que la bonne adhésion à la démarche de vulgarisation est très liée au travail collaboratif qui peut s’effectuer entre la valorisation, la communication et la médiation scientifique. Enfin, il a été rappelé que, dans le contexte sociétal actuel de perte de légitimité de la science, les chercheurs ont la nécessité de promouvoir leur démarche scientifique. Les premiers à en être demandeurs sont les chercheurs qui eux-mêmes sont impliqués dans une démarche de valorisation et de création d’entreprise.