Les ressources naturelles au service de la dépollution des sols [10/10]

 
Publié le 6/06/2019 - Mis à jour le 10/05/2023
La station expérimentale d'Homécourt (54)

Le Gisfi de l’Université de Lorraine (Groupement d’intérêt scientifique sur les friches industrielles) participe à trois projets européens : Tania, Life Agromine et Facce-Surplus Agronickel. L’objectif commun est de réfléchir et de travailler sur des technologies innovantes au profit de la remédiation des sols.

Rencontre avec Noële Enjelvin, directrice du Gisfi et Guillaume Echevarria, professeur en biogéochimie des sols au Laboratoire Sols et Environnement (Inra - Université de Lorraine).

Des projets à plusieurs niveaux

Le Projet Interreg VC Tania (TreAting contamination through NanoremedIAtion), initié en 2017, mène une réflexion - via un réseau de partenaires institutionnels et scientifiques italiens, hongrois, finlandais, grecs et français - destinée à dresser un état des lieux de pratiques innovantes au profit de la remédiation des sols, et ce, dans le but d’apporter des éléments pour faire évoluer les politiques publiques européennes. Il conduira, à la fin de 2019, à proposer un plan d’action qui est le fruit des rencontres et des résultats de tous les partenaires impliqués. Ces réflexions vont permettre tout prochainement la proposition d’un projet européen de recherche de grande envergure.

Le Gisfi (10 laboratoires de recherche partenaires relevant des 5 tutelles, Université de Lorraine, CNRS, INRA, BRGM, et INERIS) a donné lieu à deux autres projets de recherche appliquée : le projet Life Agronickel et le projet Facce–Surplus Agromine.

L’utilisation des plantes et des métaux pour reconstruire l’écosystème

Le Laboratoire Sols et Environnement (LSE) travaille, depuis plus de 25 ans, sur les sites et les sols pollués ainsi que sur les plantes qui accumulent les métaux, notamment le nickel. Depuis 2004, en lien avec le Laboratoire Réactions et Génie des Procédés (LRGP), les recherches portent sur la construction d’une chaîne : de la croissance des plantes à la récupération des métaux qu’elles accumulent en grandes concentrations, valorisant également l’énergie lors de l’incinération et les sous-produits générés par le procédé de traitement de la biomasse. Ces procédés aboutissent à une production de métal de pureté et de qualité industrielle.

Le projet Facce-Surplus Agronickel consiste à créer et mettre au point une filière durable et responsable en terme d’agriculture durable pour améliorer l’efficacité des sols et favoriser le développement de la culture d’agromine du nickel.

Le projet Life Agromine a permis de mettre au point un démonstrateur de la filière de valorisation des métaux par les plantes. Ainsi, l’Alysum murale, cultivée en Albanie, est une plante hyperaccumulatrice de nickel. L’extraction des métaux de cette plante est assurée par des procédés hydrométallurgiques. Outre les aspects de recherche pure, ce projet s’intéresse à son développement industriel. C’est le rôle des start-up, et plus précisément Econick, née en été 2016, qui, d’une part, produit et commercialise des métaux écoresponsables à partir de plantes, et d’autre part, apporte son expertise auprès d’acteurs locaux.

Dans les environs de Nancy, la cristallerie Daum, par exemple, utilise le nickel biosourcé fourni par Econick.

Retrouvez les informations sur Franceinfo: 

https://la1ere.francetvinfo.fr/mine-du-futur-lorraine-econick-produit-du-nickel-metaux-grace-aux-plantes-700822.html

Une station expérimentale à Homécourt (54)

Une des thématiques sur laquelle travaille le Gisfi est l’utilisation des déchets pour construire des sols et les utiliser pour faire pousser de la matière végétale à usage industriel (des fibres, comme le chanvre ou l’ortie, ou des arbres tels que le peuplier ou le robinier), notamment pour la fabrication de plaquettes destinées à alimenter les chaudières. Deux parcelles de démonstration réalisées à partir de sols construits, dépollués et non dangereux, sont exploitées pour reconstruire le cycle permettant de produire des fibres, du carbone, des métaux et de l’énergie.

Le Gisfi, pionnier de la métallurgie du futur

L’Université de Lorraine est la 1ère université d’Europe Continentale en ce qui concerne les ressources minérales et l’extraction des ressources minières, à travers le LabEx Ressources 21. Les recherches s’effectuent au-delà des frontières européennes : une collaboration notamment avec l’Australie et la Nouvelle Calédonie qui démontre une forte volonté de poursuivre dans l’économie circulaire au niveau mondial.