Portrait d'Halima Alem-Marchand, nouveau membre junior de l'Institut Universitaire de France

 
Publié le 16/05/2019 - Mis à jour le 5/05/2023

Membre de l'Institut Jean Lamour, Halima Alem-Marchand vient d'être nommée à l'IUF en tant que membre junior. Nous sommes revenus avec elle sur cette nomination, son parcours ainsi que les recherches qui lui ont permis d'obtenir cette distinction.

  • Quel est votre parcours, votre domaine de recherche ?

Je suis Maître de conférences à l’Université de Lorraine, Habilitée à Diriger les Recherches. Mon enseignement s’effectue à l’Ecole Nationale Supérieure des Industries Chimiques (ENSIC) et j’interviens à l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Nancy (ENSMN). Je suis physico-chimiste de formation et Docteur en science des matériaux de l’Université catholique de Louvain (Belgique). J’ai développé un savoir-faire en termes d’élaboration des matériaux, nanomatériaux pour des applications dans le domaine du vivant et de l’environnement à l’Institut Jean Lamour. L’ensemble de mes activités de recherche, m’a permis de mettre en évidence l’importance du rôle de l’interface sur le comportement et/ou l’efficacité des futurs matériaux ou nano-matériaux. Mon ambition future est de comprendre l’influence des propriétés de surfaces sur les interactions entre les nanomatériaux que je développe et les cellules cancéreuses afin d’augmenter leur efficacité thérapeutique.

 

Nanomatériaux pour la santé à l'IJL


  • Grâce à quelle thématique de recherche avez-vous été lauréate de l’IUF ?



Depuis ma thèse, j'ai toujours utilisé les connaissances acquises en fonctionnalisation de surface pour étudier le comportement de différents matériaux : des membranes aux nanoparticules, pour des applications allant des processus de transfert à la thérapie anticancéreuse. Depuis le début de ma carrière de maitre de conférences, j’ai en effet pu montrer que nous maîtrisons actuellement la chaine complète de l’élaboration, du bon choix de l’interface, et de la caractérisation (fonctionnalisation, enrobage, et tests biologiques). Pour aller au-delà du développement de ces procédés, je souhaiterais par la suite, non pas uniquement me concentrer sur le procédé de fonctionnalisation de surface, et donc son optimisation, mais surtout mettre en évidence les mécanismes d’interactions à l’interface du vivant qui sont souvent complexes et nécessitent encore de nombreux efforts de notre communauté. Ces derniers jouent en effet un rôle clef sur l’activité biologique et sur la toxicité des (nano)matériaux.

Dans le cadre de mon projet en tant que Membre Junior de l’Institut Universitaire de France, je vais profiter de toutes mes connaissances solides et les combiner à travers une subvention de mobilité géographique et thématique accordée par l'Université Lorraine d’Excellence (LUE, Widen Horizon) pendant six mois en 2019 (de Mars-Aout) pour apprendre à créer des dispositifs d’organe sur puce dans le groupe de recherche multidisciplinaire de renommée mondiale dirigé par le Pr. Ali Khademhosseini au Califonia NanoSystem Institut, UCLA, USA. L’un des objectifs de mon projet est de développer une approche interdisciplinaire en me formant à cette technologie très jeune et puissante pour l’amélioration des performances des médicaments ou nano-objets anticancéreux, qui fait cruellement défaut à la communauté scientifique française. En effet, le coût de développement d'un nouveau médicament atteint actuellement, plus de 2,5 milliards d'euros. La nécessité de disposer de modèles de laboratoires fiables est donc indispensable pour modéliser au mieux toutes les fonctions des organes humains. Dans ce cadre, les organes sur puce se sont révélés être le dispositif idéal pour franchir les limites actuelles des technologies classiques. C’est pourquoi mon projet en tant que Membre Junior de l’Institut Universitaire de France vise donc à utiliser mon expertise pour concevoir en premier temps des nanomatériaux intelligents de troisième génération destinés au traitement du cancer. Dans un deuxième temps, étudier et monitorer l’impact de ces nano-objet sur des cellules cancéreuses en utilisant des dispositifs d'organe sur puce que nous développerons.

A l’heure actuelle, je suis Editeur associé au journal Nanomaterials and Nanotechnology et membre de l’Editorial Board de Journal of Pharmacology and Pharmaceutical Research et Colloid et Surface Science. Je suis co-auteur de plus de 35 publications dans des journaux internationaux et ai participé à plus de 70 conférences nationales et internationales dont quelques-unes en tant qu’orateur invité.

 

  • Un mot de Thierry Belmonte, directeur de l'IJL

Thierry Belmonte se dit particulièrement fier et heureux de voir Halima Alem-Marchand nommée à l'Institut Universitaire de France. Il s'agit là d'une reconnaissance amplement méritée pour une brillante chercheuse de l'Institut Jean Lamour, actuellement accueillie pour 6 mois à UCLA où son talent lui a ouvert les portes du California nanoSystems Institute. C'est aussi une enseignante de grande qualité qui est saluée par cette nomination et une collègue très appréciée pour ses qualités personnelles. L'ensemble du personnel de l'IJL la félicite chaleureusement et la remercie pour l'excellence de sa contribution.